Textes

 

Trois pour quatre petites formes brèves

La maison transpercée : une topographie du fragile…Ce qui frappe d’abord, c’est le silence de la forme. Elle ne cherche ni à séduire, ni à s’imposer. Elle attend, posée au sol, dans une posture de retrait. Et pourtant, tout y est tension.

Nella Esquian – 2025

Dans Mes nuits souciantes, Alain Quesnel a voulu composer une installation à la fois intime et troublante, où chaque élément semble suspendu dans une tension silencieuse. L’œuvre se déploie dans la pénombre, révélant un espace mental où le spectateur est invité à s’asseoir — littéralement — face à l’amour, à la mémoire, et à l’inquiétude. Par une mise en scène rigoureuse et une économie de signes maîtrisée, l’artiste propose une œuvre immersive qui interroge les tensions entre mémoire, désir et solitude.

Nella Esquian – 2025

Les dessins. Des dessins sur des supports papier, quoi de plus commun et de plus simple ? Bien sûr, il faut aussi parler de la couleur. Mais pas ou peu de couleurs…un dessin limité aux crayons noirs, à un pigment noir dilué dans de l’huile d’œillette pour simple liant, à un peu de peinture blanche et, parfois, un peu de couleur jaune or comme un souvenir d’icônes passées.

Alain Quesnel – 2023

Comment je me suis évadé des Plombs se dérobe à la prise. Pourtant l’attraction est grande : la sensualité des matériaux et objets posés là, leur imposante présence physique captivent, mais pour en éprouver la prégnance, nul besoin de toucher.

Marie-Luce Thomas – 2015

Le monde entier lorsque j’étends les bras – Bruit de fond

Tenter d’abord de s’approprier l’endroit de l’exposition, pour aller à rebours de ces lieux connus trop connus, prendre les limites, les murs, la hauteur du plafond, les ouvertures, les passages, le sol, préférer le peu, laisser pour un fois le vide et tordre enfin l’espace comme s’il pivotait autour des objets.

Anne Champigny – 2010

Petite théorie des catastrophes

Faire œuvre : de la mesure poétique du geste…( … ) Et pourtant, l’ange a replié ses ailes dans le bocal, le bocal s’est enfoncé dans l’argile, l’argile s’est incrusté dans la table, la table enserre en ses pieds les chutes d’un coffrage . Sans un mouvement de poussière : ni soulèvement furtif, ni retombée moelleuse, ni même dépôt , le temps a pris sa pause.

Marie-Luce Thomas – 2002

Petite forme calme – 2

La mélancolie d’Icare. L’aile est immobile. Nul battement, nul bruit, nul souffle imperceptible ne manifestent la présence des anges annoncés. D’ailleurs l’ange a quitté la scène déposant seules, comme un signe, ses ailes.

Marie-Luce Thomas – 1998

Sur les chemins de charroi, infatigables voyageurs... Des agencements singuliers, des assemblages étales. Des îlots de lumière. C’est d’abord cela que l’on voit. Le déploiement d’archipels insolites dans l’obscurité d’un lieu. Tout en branchements, raccords et connexions d’éléments hétéroclites.

Marie-Luce Thomas – 1994

Traineaux de lumière. Clair-obscur, ambivalence, énergie. Traineaux de lumière. Clair-obscur, ambivalence, énergie. Autant de mots qui sont des clés pour entrer dans l’œuvre d’’Alain Quesnel. Un travail qui interroge, surprend, mais ne peut laisser indifférent, car il nous parle sans que nous le comprenions au premier regard, d’énergie, de dualité et d’équilibre. L’important est avant tout de prendre le temps.

Françoise Plessis – 1994

Un pavillon d’exposition. Trois pièces. Les volets sont clos et l’éclairage absent. En chacune d’elles Alain Quesnel a disposé des éléments apparemment disparates qui s’alignent, se relient, se connectent et forment trois variations lumineuses d’une cartographie stellaire. De singuliers bidouillages électriques. Des figures de constellations.

Marie-Luce Thomas – 1993